Ce samedi 8 février 2020, c’est avec beaucoup de plaisir que Suzanne et moi retrouvons nos « amis écrivants » pour une journée d’échanges avec l’écrivain Daniel Maggetti.

Le rendez-vous est fixé à Aran en début de matinée. Nous effectuons une courte et fraîche balade avant de nous rendre au Caveau des Vignerons où se déroulera l’atelier.

Le lieu, moderne et chaleureux est particulièrement propice à l’inspiration.

Daniel Maggetti, né au Tessin en 1961 vit à Lausanne. Il est professeur de littérature à l’Université de Lausanne et directeur du Centre de recherches des Lettres romandes. Monsieur Maggetti est l’auteur de nombreuses études en lien avec l’histoire de la littérature en Suisse romande et de plusieurs projets d’éditions critique de textes, entre autres concernant des romans de C.F. Ramuz.

En tant qu’écrivain, il a publié, entre autres, un recueil de poèmes : « Pleins-vents », un ensemble de nouvelles : « La mort, les anges, la poussière », des récits : « Chambre 112 », « Les Créatures du Bon Dieu ». Ces derniers ont reçu des prix.

Plus récemment, aux Editions Zoé : « La veuve à l’enfant » (2015) et « Une femme obscure » (2019).

Lors de nos rencontres avec des écrivains, ce qui m’intéresse peut-être le plus, c’est de découvrir l’univers de chacun d’eux et leurs manières très différentes d’aborder le processus d’écriture.

Daniel Maggetti nous ouvre très généreusement « les portes de son monde d’écriture à lui ».

Il nous explique que ses écrits sont l’aboutissement d’un long travail, dont l’étincelle de départ est un élément déclencheur lié à son enfance et plus particulièrement au lieu dans lequel s’est déroulée cette dernière. Il est né et a grandi dans un tout petit village, Borgnone, situé dans les Alpes tessinoises.

Retrouvez l’écrivain dans l’émission Versus-lire de la RTS du 08.02.2019.

Il a commencé à écrire vers l’âge de trente ans, moment lié à des décès de personnes en lien avec sa jeunesse et période durant laquelle il réalisé que son village se dépeuplait, et que « le monde qu’il avait connu » était amené, sinon à disparaître, du moins à changer irrémédiablement.

Pratiquement, l’écrivain part d’éléments concrets : lettres, photographies, trace d’un lieu, rumeurs, etc…

Utilisés ou non par la suite, ces éléments constituent le terreau de son écriture.

Il explique, je cite : « … dès qu’on approche de l’écriture de la réalité, on va de toute manière dans la transformation. L’authenticité de l’écriture n’a rien à voir avec la fidélité des faits. Le mouvement de l’écriture fait rentrer dans une réélaboration du réel ».

Daniel Maggetti effectue beaucoup de recherches historiques et autres, mais il éprouve un besoin de les transformer à sa guise.

Une fois le premier jet écrit, il passe énormément de temps à (re)travailler le texte. Pour lui, le rythme, la forme, sont très importants.

Les échanges qui ont suivi les explications de Monsieur Maggetti et ceux en lien avec les premiers jets de nos textes du jour ont été très riches. Suzanne et moi le remercions chaleureusement pour cet atelier.

Un grand merci également à notre amie Deborah, l’organisatrice de cette journée inoubliable ainsi qu’aux personnes qui nous ont offert la possibilité d’écrire au caveau des Vignerons d’Aran.

Francine