Blanc – vert – or

Blanc lumière reflétée sur le lac

Blanc du Lavaux où trois ceps portent mon nom

Blanc gouleyant dans le verre

Blanc des glaciers, des sommets enneigés tout alentours

Blanc comme les oies, empreintes de crédulité

Blanc propre en ordre

Blanc, cadran de la pendule où la grande aiguille à toujours quinze minutes de retard

 

Vert nature, forêts et vignes en espaliers

Vert pâturages où s’essouffler, insuffler, respirer

Vert jurassien où le paysage se déroule à perte de vue

Vert feuillage aux fenêtres, aux balcons, la vie chante son nom

Vert cultures où colza, coquelicots, maïs apportent des pixels colorés

Vert langage poétique ou terrien avec accent lourd et traînant

Vert et pas mûr comme certains propos de nos politiciens, nos Géants de la même couleur

 

Or de brillance, de chaleur sur les murs de pierre

Or soleil et lune se mirant dans le Léman

Or des fastes, foires, fêtes en toutes saisons

Or festival culturel, musical, pictural, historique, archéologique, richesses perpétuées

Or du bâti, de la cathédrale aux châteaux médiévaux

Or mais où et donc ni car, conjonction d’une coordination toute vaudoise… qui ne peut ne peut…

Or de l’hospitalité, des sentiments vrais, tranchés

 

Blanc – vert – or, déclinaison d’un sentiment d’appartenance,

choisie à l’âge de 20 ans… pour sortir du noir et blanc, s’offrir un enracinement… confirmé par mariage… ouf ! vaudoise j’étais, vaudoise je restais !

 

Blanc – vert – or, héraldique de mon cœur,

flottant dans les airs, claquant dans le vent, ornant les faîtes et ponts lausannois,

circulant minéralogiquement à mon avant et mon arrière lors de mes pérégrinations où l’âme est toujours contente du retour !

 

Texte de Françoise Duvoisin, écrit lors de l’atelier du 4 octobre 2015, au Musée Romain de Vidy, durant l’exposition « Y en a point comme nous » !