On m’a à nouveau contactée cet été pour animer deux ateliers d’écriture dans le cadre d’un camp WWF « La nature au bout du crayon ».
C’est avec plaisir que j’ai accepté la proposition, parce qu’il est toujours agréable et enrichissant de côtoyer des adolescents hors du cadre scolaire d’une part, et parce qu’ils ont en général (pas toujours…), choisi eux-mêmes de s’inscrire à ce camp en toute connaissance de cause par rapport à des activités en lien avec l’écriture.
Cette année-ci, il s’agissait d’un groupe de seize jeunes entre douze et quinze ans.
Animer un atelier d’écriture pour seize personnes, cela fait beaucoup. (Je ne dépasse pas huit participants dans mes ateliers pour adultes). Cela a été possible grâce à la participation et à l’aide active de Deborah Delabarre, l’organisatrice du camp qui est également enseignante et des moniteurs/trice. Je les remercie chaleureusement.
Cette fois, le camp s’est déroulé à Saint-Cergue, dans un joli chalet datant de 1937, et dont l’extérieur a été récemment rénové, la cabane Les Sommets.
Suite à un gros orage le mardi soir qui avait bien refroidi les températures, nous avons effectué les ateliers plutôt à l’intérieur, le mercredi après-midi et le jeudi matin.
Tenant compte des retours des jeunes de l’année précédente, j’ai changé certaines consignes d’écriture et j’ai conservé celles qui avaient été appréciées.
Rappelons qu’il s’agit à chaque fois de l’écriture « d’un premier jet », écrit « sur le moment » et non » de textes aboutis ». Ainsi, toutefois, les textes bénéficient d’une certaine fraîcheur due à la spontanéité.
Je me suis permise de corriger si nécessaire des erreurs d’orthographe, etc…, mais je suis intervenue le moins possible sur ces textes.
Merci beaucoup aux adolescent(e)s qui ont accepté de me remettre les textes que vous pouvez lire ici.
Je souhaite à tous ces jeunes de poursuivre dans l’écriture, la créativité et la lecture.
Merci à Joëlle, à Deborah pour l’organisation de ce camp et pour m’avoir contactée cette année.
Merci également à Laetitia, Simon, Joachim, les moniteurs/trice.
Francine
Biche, faon
J’attends depuis longtemps sur une souche d’arbre de voir une biche, quand soudain, une branche sèche à environ vingt mètres de moi craque.
Mon frère, qui est venu avec moi, me fait un signe pour me dire d’attendre encore un peu avant de rentrer au chalet. Une autre brindille se fait entendre et je vois le plus beau spectacle de ma vie. Devant moi se dresse la plus belle biche que je n’ai jamais vue. Elle est majestueusement montée sur quatre fines jambes. Elle me regarde comme pour essayer de me transmettre un message. C’est alors que je remarque que son ventre pend lourdement vers le bas. Je comprends alors qu’elle est enceinte. Elle regarde mon frère puis moi, d’un air de pitié comme pour nous demander de l’aider. Tout se passe alors en un clin d’œil. En quelques minutes, un minuscule faon est couché dans l’herbe, ses petites pattes repliées sous elles-mêmes. La biche nous remercie avec ses magnifiques yeux.
Je n’oublierai jamais ce grand spectacle.
Texte de Sara, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Comment les loups vivent en meute
Au commencement, les loups étaient solitaires. Ils vivaient livrés à eux-mêmes et il était très dur d’attraper de la nourriture. Il n’y avait pas énormément de loups, on en trouvait seulement dans les forêts d’Europe. Tous les loups se détestaient entre eux. Les autres animaux, eux, pouvaient vivre ensemble. La vie des loups était triste et pauvre.
Un jour, ou plutôt une nuit, il y eut un immense feu qui ravagea toute la forêt ou presque. Les animaux étaient terrorisés. Ils essayaient de fuir, mais il n’y avait pas d’issue. Tous étaient coincés au même endroit et un loup eut une idée : ils allaient tous se mettre contre un arbre pour le faire tomber et ensuite ils passeraient par-dessus.
Un loup, qui n’avait pas du tout l’habitude de communiquer proposa son aide aux autres loups et aux autres animaux. Ils choisirent un arbre pas trop lourd et en se mettant tous contre, ils réussirent à le faire basculer. L’arbre tomba juste sur une souche, ce qui permit de le lever pour que les animaux puissent passer au-dessus des flammes.
Après avoir traversé, ils se réfugièrent vers un petit lac puis les animaux se regroupèrent. Les chamois avec les chamois, les oiseaux avec les oiseaux et les loups avec les loups.
Pour la première fois, les loups se parlèrent et ils se rendirent compte que c’était important de s’entraider. Alors ils créèrent une meute et tous étaient heureux.
Ils allèrent vivre dans un bout de forêt qui restait et des règles s’instaurèrent.
Tous s’aidaient les uns les autres et tous vivaient ainsi plus longtemps.
Texte de Salomé, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Pourquoi les hirondelles nichent sous les toits ?
Il était un temps où les hirondelles nichaient sur les arbres. Mais quand il pleuvait, elles étaient toutes mouillées et elles ne pouvaient plus voler.
C’est pour ça que maintenant elles s’installent sous les toits.
Pourquoi les martinets n’arrivent pas à s’envoler depuis le sol ?
Avant que les humains naissent, chaque oiseau pouvait choisir un pouvoir que Dieu lui offrait.
Le martinait trouvait incroyable d’être capable de dormir en volant, il choisit donc ce pouvoir. Mais il ne connaissait pas les conséquences de son choix.
Il se rendit vite compte qu’il ne pouvait pas s’envoler depuis le sol.
Le martinet, bien embêté, alla demander à Dieu d’avoir des pattes plus puissantes pour pouvoir décoller depuis le sol. Mais Dieu refusa.
Et c’est donc ainsi que les martinets ne peuvent pas s’envoler depuis le sol.
Textes de Vadim, écrits dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Pourquoi le putois fait un pet qui pue ?
Il y a longtemps sur une montagne vivait un putois. Le putois était aimé de tout le monde. Il sentait la fleur depuis des kilomètres.
Un jour, il décida d’aller tout en haut de la montagne car il y avait beaucoup plus de nourriture et il savait que le dragon qui vivait tout en haut en avait des tonnes.
Il se faufila dans la caverne sans un bruit et vit que le dragon dormait. Il commença à manger et manger et manger. Après avoir tout mangé, il vit un diamant vert et il le mangea d’un coup. Mais dès qu’il eut fini, le dragon se réveilla en colère. Il vit que sa nourriture avait disparu et attrapa le putois. Le putois terrorisé le supplia de le lâcher.
Le dragon prit pitié du putois et ne le tua pas. Au contraire, il lui jeta un sort. Ce sort, c’était qu’au lieu de sentir bon, il puerait. Le putois pleura et pleura, alors le dragon décida de rendre son odeur répugnante comme une arme pour se défendre quand il voudrait.
Depuis ce jour, le putois se retrouva seul, car tout le monde craignait son odeur horrible.
Texte d’Anaïs, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Oh quel bel animal !
Ursidé sans mal
Rapide comme un vrai mâle
Sympathique et pas mal.
Beau sûrement !
Rond légèrement
Une star tout bêtement
Nul méchant.
Acrostiche de Sarah, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Le renard
C’était un rusé renard
Qui portait la couleur noire
Oui, ce renard était très spécial
Il avait une couleur originale.
Il était aussi très malin
Il pouvait battre un requin
Mais lui, il était très sympa
Donc il ne se battait pas
Même pour une prise d’or
Ou même pour des boutons d’or.
Ce renard était très spécial
Il n’était vraiment pas banal
Même s’il était très gentil,
Il continuait d’avoir des ennuis.
Poème de Lyam, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Chouette
Qui hulule
Dans la nuit
Avec ses gros yeux
Pour voir dans la nuit
Et attraper des souris
Avec ses serres
Qui sont
Puissantes
Oulipo de Vadim, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Ruse et mensonge
Energétique il songe
Ni prédateur ni voleur
A toujours aimé le bonheur
Rien ne l’arrête
De faire la fête.
Sait chasser
Est enragé
Rien avoir avec lui
Pour cet animal qui aime la pluie
Enjoué de bonheur
N’a pas peur
Tant de haine pour cette pauvre créature.
Rassemblés en famille
Aime les pissenlits
Toujours attentif
Oh, Dieu, quel pif
N’a jamais été lavé
L’odeur donne la nausée
Avant tout allait bien
Vent contre lui on ne sent plus rien
Enragé de rage
Un petit fou furieux
Rien à voir dans les parages.
Trois acrostiches d’Anaïs, écrits dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.
Ce bel endroit
Au bord de la forêt
Beau toit en bois
Ailleurs je n’irai
Nuages autour de moi
Enfant des sommets je serai
L’Horizon changeant au gré des vents
Ecriture de temps en temps
Seul(e) à aucun moment
Saurez-vous me retrouver ?
Oeil ouvert, oreille tendue
Marche ou cours
Maintenant le temps est venu
Ensemble de partager
Thé vert et divers jus
Savourer et souffler.
Poème des moniteurs(trices), Joëlle, Deborah, Joachim, Simon, Laetitia, écrit dans le cadre du camp WWF « La nature au bout du crayon », juillet 2023.