Les yeux jaunes
Ils me regardent, je les admire
Ils me fixent, je reste immobile
Ils me suivent, je m’arrête
Ils me parlent, je les écoute en silence
Ils s’ouvrent, j’y plonge
Ils se ferment, je ronronne de plaisir
Ils se posent sur moi, je les croise
Ils m’interrogent, je leur réponds
Ils clignent, je suis complice
Ils se lèvent sur moi, je me couche près d’eux
Ils se dilatent, je les visite
Ils brillent, je m’y noie
Ils roulent, je suis agacée
Ils se voilent, je suis triste
Ils se perdent dans l’infini, je m’égare avec eux, mélancolique
Ils étincellent de vivacité, je veille
Ils vibrent, curieux, j’observe
Ils dérangent certains, j’en ris
Ils trompent l’ennemi, je ne suis pas dupe
Ils désobéissent, je désapprouve
Ils se plantent, je résiste
Ils se promènent, je les guide
Ils se détournent, je me vexe
Ils guettent leur proie, je les houspille
Ils m’entraînent, je les suis
Ils me saluent, je les enlace d’un regard
Ils lancent des éclairs, je les apaise
Ils pleurent, je les essuie
Ils m’ignorent, je me manifeste
Ils s’écarquillent, je les soupçonne
Ils m’attirent, je cède
Ils maudissent l’aspirateur, je fais vite
Ils s’endorment, je suis zen
Ils scrutent leur environnement, j’en fais partie
Ils ne me quittent pas, je suis là
Ils pénètrent au plus intime de mon Moi, je m’ouvre aux émotions
Ils cadencent mes journées, je suis leur rythme
Ils dissipent mes doutes, je suis aimée
Ils m’inspirent,
les yeux jaunes de mes chats
Texte écrit par Françoise D., avril 2020